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L’enquête sur les dispositifs d’aide aux artistes

[COMMUNIQUÉ] : CNM, Taxe Streaming :  l’enquête nationale des artistes de la musique révèle la nécessité d’une évolution structurelle des aides au service des artistes et de l’industrie musicale française.

En décembre 2023, le Gouvernement français a décidé d’instaurer une taxe streaming pour financer le Centre National de la musique (CNM). Ce dernier organise en 2024 des concertations avec les professionnel.le.s pour revoir le périmètre de ses missions et le règlement de ses aides pour 2025. 

C’est dans ce contexte que La GAM a souhaité mener une enquête inédite auprès des artistes de la musique (auteur.trice.s, compositeur.trice.s, interprètes de musiques actuelles) afin d’analyser les opportunités et les freins qu’ils et elles rencontrent en France pour être soutenu.e.s financièrement et/ou accompagné.e.s tout au long de leur carrière. 

À travers les résultats concrets de cette étude, il se révèle une inadéquation du soutien public envers les artistes de la musique qui assument majoritairement seul.e.s le risque de produire les oeuvres qui seront les succès artistiques et économiques de demain.


En résumé, les artistes sont de plus en plus nombreux à financer eux et elles-mêmes la production de leurs oeuvres : les partenaires économiques intervenant de plus en plus tard dans l’évolution d’une carrière, laissant les artistes assumer le risque économique lié au développement. 


L’enquête révèle que cette nouvelle réalité n’est toujours pas prise en compte dans les dispositifs de soutien et d’accompagnement français, notamment dans le schéma d’intervention actuel du CNM. 

Or, puisqu’aujourd’hui la prise de risque économique se partage, les aides doivent aussi se partager.


Pourtant, plus de la moitié des artistes professionnel.le.s interrogé.e.s n’ont jamais bénéficié d’aide dont 7 sur 10 parce qu’ils n’avaient pas généré assez de droit ou de chiffre d’affaire. Seuls 5,5% des artistes ont obtenu l’unique dispositif que le CNM propose pour les soutenir directement : la bourse aux auteurs, autrices, compositeurs, compositrices. Tous les autres artistes de l’échantillon soit ignoraient l’existence de cette bourse, soit ne remplissaient aucun des deux critères d’éligibilité..

Alors pourquoi 3 artistes sur 5 estiment que les critères sont plutôt mal adaptés à leur situation et difficiles à remplir ?
Car pour pouvoir bénéficier d’une aide, l’artiste doit être en capacité d’avancer 50% des investissements, ce qui constitue un effort personnel tel, que l’accès aux aides en devient conditionné à une origine socio-économique élevée de l’artiste-bénéficiaire.

En outre, les critères d’éligibilité ne sont généralement pas fondés sur la valeur artistique mais sur un montant élevé de droits générés. 

Ces principes, adaptés à une TPE ou une Major, favorisent le soutien aux plus gros, aux mieux installés, et ferme la porte à celles et ceux qui sont le plus dans le besoin : les jeunes mais aussi les artistes « intermédiaires » qui ont plus de 25 ans, qui vivent de leur musique, ont un public, justifient de plus de 6 ans de carrière et d’une certaine notoriété, mais qui ne génèrent pourtant pas suffisamment de droits ou n’ont pas de capacité d’investissements suffisante pour être éligibles. 

Cela pose un vrai problème social, de diversité des esthétiques et d’accompagnement des talents de toute catégorie socio-économique, de tout niveau de carrière et de toute génération d’artistes. 

Le système d’aide actuel démontre une absence de considération de la prise de risque qu’assument aujourd’hui les artistes seul.e.s. 

Les dispositifs de soutien, d’accompagnement et de formation du CNM doivent sensiblement évoluer et prendre en compte la réalité des pratiques et des besoins pour que l’établissement exerce pleinement sa mission de structurer une industrie musicale au service de la création, des artistes, et de la diversité des esthétiques.

Dans une filière en transformation continue depuis l’ère numérique et du streaming, depuis l’apparition des bouleversements liés à l’IA, la GAM alerte les pouvoirs publics sur ce que serait un manque de considération des bouleversements industriels en cours. 

Les enjeux sont artistiques, économiques, et même sociétaux.

La GAM s’engage comme toujours à être au rendez-vous et à participer pleinement aux concertations en cours, aux discussions avec tous les acteurs de la musique, aux débats dans l’espace public, et à être force motrice d’une évolution concrète et vertueuse pour la musique et les artistes.

Découvrez la synthèse de notre enquête en cliquant ici.
Découvrez l’enquête complète « La France soutient-elle les artistes de la musique ? » en cliquant ici.

CONTACT
Suzanne Combo, Déléguée Générale
suzanne.combo@lagam.org
+33 (0) 6 85 32 25 05

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